Pour l’ancien consultant dans le système des Nations unies, cet acte du Gouvernement est «suspect».
Bernard Ouandji par ailleurs homme politique s’est exprimé dans les colonnes du 25 juin 2018, du quotidien Mutations sur le plan d’assistance humanitaire en faveur des populations sinistrées des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’économiste trouve premièrement que la générosité du Gouvernement est subite. Deuxièmement elle est suspecte. «En vérité, le Gouvernement tente de prévenir une intervention éventuelle de l’ONU. Sur le fond l’on peut soupçonner le Gouvernement d’anticiper sur l’initiative humanitaire que le conseil de sécurité de l’ONU envisage par rapport à la situation qui prévaut dans les zones anglophones. En anglais on dit «to preempt». C’est une manière de dire à l’ONU: «ne venez plus avec vos casques bleus, nous sommes déjà en train de faire ce que vous comptez faire», déclare-t-il.
Concernant la forme de ce plan d’assistance humanitaire dont le coût est estimé à plus de 12 milliards de FCFA, Bernard Ouandji indique qu’elle n’est pas conforme aux règles de l’art en matière de formulation d’un plan d’urgence humanitaire. «Personnellement j’ai participé à cet exercice de plan d’urgence durant mon service à l’ONU dans des pays en guerre, et participé à l’appel de fonds à Genève ; ensuite formulé des plans de récupération et de reconstruction. Pour vous dire que les bailleurs de fonds suivent une méthodologie qu’on ne voit pas dans le Plan d’urgence humanitaire publié par le Gouvernement RDPC», explique l’économiste.
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Toujours sur la forme du document, il ajoute «la première moitié du document n’est rien d’autre que le réquisitoire du Tribunal militaire contre les terroristes, avec sur onze pages une longue litanie de crimes et d’écoles brûlées par les mis en cause, au passage la brutalité reprochée aux forces gouvernementales est zappée. Cette première partie ne sert à rien pour mobiliser les ressources ; une introduction de deux pages aurait suffi, avec pour objectif de localiser les zones de sinistres. C’est tout pas pour incriminer une partie et dédouaner l’autre».